"La terre est un milieu très complexe, elle est vivante avec une flore et une faune, sources de nourriture pour les plantes"
Connaître la qualité de son sol est certes utile pour pouvoir le travailler et l'amender correctement, mais également pour savoir quels types de végétaux sont les mieux adaptés.
Les analyses scientifiques du sol calculent le PH c'est-à-dire le potentiel d'hydrogène correspondant à la mesure de l'acidité. Une table a été établie : Si le PH est inférieur à 7, le sol est acide ; Un PH égal à 7 indique un  sol neutre et un PH supérieur à 7 détermine un sol calcaire.
Il est possible de demander à un laboratoire de procéder à une analyse de la terre. Dans les jardineries, on trouve des papiers PH, qui permettent également de déterminer soi-même le PH de son sol.
On distingue quatre grandes catégories de sols : sableux, argileux, calcaire et humifère.
Il est préférable d'adapter ses plantations à son sol plutôt que le contraire. Les divers amendements peuvent nettement améliorer la terre mais on ne peut jamais radicalement changer toutes les qualités d'un sol.
On appelle terre franche la terre qui a une composition idéale, elle a le bon équilibre nécessaire à la croissance des végétaux et une bonne structure. Elle est composée d'environ 60 % de sable, de 30% d'argile, de 5% de calcaire et de 5% d'humus.
Dans cette fiche nous allons voir comment reconnaître par nous-mêmes le sol de notre jardin et voir comment l'améliorer et que planter.


LES COMPOSANTS DU SOL :
On peut faire une distinction entre les composants physiques et les composants chimiques de la terre.
La terre est composée de quatre éléments principaux : L'argile, la chaux, l'humus et le sable.
Le sol renferme également des éléments chimiques qui sont indispensables au développement des végétaux : l'azote, le phosphore et le potasse.
L'azote (N) sert à fabriquer les protéines et agit sur la photosynthèse qui permet le bon développement du feuillage  et des pousses des plantes.
Le phosphore (P) aide à la germination, au bon développement racinaire et à la maturation des fruits.
Le potassium (K) permet à la plante d'être plus résistante face aux agressions comme le gel mais également les parasites et les maladies.
Tous ces composants ne sont pas indépendants mais doivent être équilibrés et réajustés régulièrement avec des apports d'engrais  ou d'humus pour obtenir une bonne terre de culture.
On peut connaître le sol de son jardin simplement à l'aide d'une poignée de terre et d'un peu d'observation. Il faut prendre une poignée de terre, à la surface ou à moins de 20 cm de profondeur, c'est la couche de terre arable.
Une petite technique "artisanale" pour connaître les composants (sable, limon et argile) de sa terre :
Remplir aux trois quarts d'eau un grand bocal.
Ajouter de la terre du jardin pour remplir entièrement le bocal.
Le fermer et bien le secouer pour que la terre se mélange correctement à l'eau.
Laisser reposer 24 heures sans y toucher.
On observe alors différentes couches dans le bocal. Le sable se dépose dans le fond, puis le limon et ensuite l'argile. Sur le dessus, on peut voir les particules organiques.  La couche la plus épaisse détermine le constituant principal de la terre.



SOL SABLEUX :


Dans une terre sableuse, le constituant principal est le sable.
Dans un sol sableux, le chiendent et le mouron poussent spontanément.
Un sol sableux est aussi appelé sol siliceux.

  • Lorsque l'on prend un peu de terre dans sa main et que l'on essaie de former une boule, elle se désagrège de suite. C'est pratiquement impossible de la compacter.
  • Ni foncée, ni claire cette terre est relativement rêche au toucher.
  • En versant de l'eau sur la terre, on constate que celle-ci est de suite "avalée".
  • Dès que l'on essaie de travailler un peu la terre, les outils de jardinage s'enfoncent de suite sans difficulté.
  • Les sols sableux sont secs, pauvres et instables car ils ne retiennent ni l'eau ni les nutriments ou les oligo-éléments.
Ils se réchauffent rapidement ce qui engendre une végétation précoce, mais demandent de nombreux arrosages car le vent les dessèche facilement.
Relativement peu fertiles, ils demandent des entretiens fréquents. 

 SOL ARGILEUX :


Dans un sol argileux le liseron, la pâquerette et le pissenlit poussent spontanément.
La terre argileuse est parfois appelée "terre forte".
  • Ce sol est facile à reconnaître car en pressant un peu de terre dans la main, elle se compacte de suite, on forme facilement une boule avec.
  • De couleur assez grise il est assez doux au toucher.
  • Cette terre retient toute l'eau et s'alourdit considérablement. Le jardinier la reconnaît facilement en marchant dessus, elle colle de suite aux chaussures et se présente en mottes.
  • Elle est très difficile à travailler du fait de sa lourdeur. Les outils s'enfoncent difficilement et sont lourds à remonter car elle forme des mottes.
De plus, en séchant la terre devient très dure.
  •  Les sols argileux sont généralement riches et fertiles car ils retiennent l'eau et les nutriments ou les oligo-éléments. Ils absorbent bien et fixent les engrais.
Ils se réchauffent lentement au printemps et leur lourdeur peut empêcher les végétaux de bien se développer en les étouffant et en empêchant les racines de s'étaler correctement.
La terre argileuse est donc une terre lourde dans laquelle l'eau et l'air circulent difficilement

SOL CALCAIRE :

Dans le sol calcaire le constituant prédominant est la chaux. C'est une terre dite crayeuse.
Dans un sol calcaire, le chardon, le coquelicot, la moutarde sauvage et le trèfle blanc poussent spontanément.
Les végétaux qui poussent spontanément dans les sols calcaires sont dits "calcicoles".
Un sol calcaire est également facilement reconnaissable aux cailloux qui remontent constamment à la surface et surtout après les pluies.
  • Lorsque l'on prend de la terre dans les mains et que l'on essaie de former une boule, elle se désagrège un peu comme pour un sol sableux.
  • De couleur vraiment blanchâtre, le sol calcaire a l'aspect de la craie.
  • Les sols calcaires sont bien perméables à l'eau mais ne retiennent pas les nutriments ou les oligo-éléments.
Ils se dessèchent et se craquellent rapidement en cas de sécheresse.
Ils manquent généralement d'acidité.
C'est une terre généralement pauvre et la végétation est plus tardive.
Freinant considérablement l'assimilation du fer, le sol calcaire engendre souvent la chlorose chez les végétaux.

SOL HUMIFERE :

Une terre humifère est une terre riche en humus.

Dans un sol humifère, les boutons d'or et les orties poussent spontanément.

  • Lorsque l'on prend un peu de terre dans les mains, elle se compacte bien, comme une terre argileuse en moins collante et plus souple ; de plus elle salit les mains.
  • Elle est de couleur sombre allant presque au noir. Sa couleur résulte de la décomposition de nombreux éléments végétaux.
  • Ce type de sol retient aisément l'eau sans devenir collant.
  • Un sol humifère est facile à travailler car il ne forme pas de mottes
  • Les sols humifères retiennent l'eau et les nutriments ou oligoéléments.
C'est le sol idéal pour les plantes de terre de bruyère mais il est trop acide pour beaucoup d'autres plantes.
On trouve souvent ce genre de terre sous le couvert des arbres.
De réchauffement rapide un sol humifère engendre une végétation précoce.