Les variétés
L'Oléiculture marocaine est constituée à 96% de la variété population "Picholine marocaine",
variété à double fin, huile et conserve, d'une richesse normale en huile, mais sensible à la maladie
de l'Œil de paon. Le reste du patrimoine est constitué de Meslala, olive de conserve,
de Picholine du Languedoc, Dehbia, concentrées essentiellement en irrigué
(Haouz, Tadla, El Kelaâ), Ascolana dura, Manzanille, Frantoïo, Picual Gordale Sévillane
etc ... Deux clones de Picholine marocaine sont en cours de diffusion.
Cycle végétatif et productif de l'olivier.
Au cours de son cycle annuel de développement, l'olivier passe par les phases suivantes:
(1) Janvier, février: induction, initiation et différenciation florale; (2) courant mars:
croissance et développement des inflorescences à raisselle des feuilles que portent les
rameaux de rannée précédente; (3) Avril: pleine floraison; (4) Fin Avril-début mai: fécondation
et nouaison des fruits; (5) Juin: début de développement et grossissement des fruits; (6)
Septembre: véraison; (7) Octobre: maturation du fruit et son enrichlssement en huile et
(8) Mi-Novembre en janvier: récolte des fruits. La période la plus intense du cycle annuel
se déroule de mars à juin. Au cours de cette phase, les besoins en eau et en nutriments de
l'arbre sont les plus intenses. La durée de vie de r olivier s'étale sur plusieurs dizaines
d'années à des siècles. Les rendements sont variables en fonction de l'âge des arbres,
des densités de plantation et des soins culturaux. Pour des vergers de 400 arbres/ha
conduits en irrigué, les rendements sont de 3 T/ha à 4-5 ans et de 15 T/ha à 8-9 ans.
|
Les techniques culturales.
Multiplication, plantation et entretien de la culture.
L'olivier se multiplie selon deux types de 1 procédés:
(1) les méthodes traditionnelles. (bouturage ligneux, division de souchets, ' greffage sur
oléastre), et (2) les méthodes intensives (semis de noyau suivi de greffage, bouturage
semi-ligneux avec traitement hormonal des boutures, leur élevage en serre équipée de
nébulisation et leur endurcissement en serre d'adaptation). C'est ce dernier procédé
qui tend à se développer dans les pépinières modernes. La plantation doit être précédée
d'une étude de faisabilité incluant les contraintes climatiques, agro-pédologiques et
l'analyse des tendances du marché. Les travaux préparatoires à la plantation, comprennent
la plantation des brise-vent (cyprès, Casuarina, Olivier Dahbia), un soussalage croisé
à une profondeur de 60-80 cm, répierrage, un labour moyen (30-40 cm) et
un cover-cropage. En culture moderne, les densités de plantation sont de 6x4 m,
soit 416 arbres/ha La fumure de fond se compose respectivement de 5 kg de fumier,
de 100 g de superphosphate et 100 g de sulfate de potasse par pied. Ces apports sont
enfouis par un labour à 30-40 cm de profondeur. L'azote sera apporté en fin d'hiver
(février) à raison de 2 quintaux/ha de sulfate d'ammoniaque à 21% N et de 2 quintaux/ha
ammonitrate à 33% N en avril. Le désherbage et l'irrigation seront réalisés dès la première
année. La taille de formation commencera la 2éme ou 3ème année après plantation.
L'état sanitaire doit aussi être contrôlé.
Entretien du sol et fertilisation.
Au cours de la phase d'installation de l'oliveraie, le sol devra être maintenu propre par le
passage de scarificateur. Dès la 3ème_4ème année, on pourra désherber chimiquement
les rangs et continuer à traiter les inter-rangs mécaniquement. On utilise généralement
la Simazine (1 à 2 kg de ma/ha) associée au gramoxone (Diquatjparaquat) à 1 à 2 l/ha.
Ces désherbants agissent sur les adventices annuelles. Les plantes à rhizomes (Chiendent)
sont traitées avec du Glyphosate à 0,5 à ll/ha de produit commerciaL Eviter de toucher
les feuilles d'olivier avec ces produits. L'analyse des feuilles, des fruits et du bois de taille
de l'olivier révèle que les exportations en N P K à la récolte sont dans l'équilibre suivant
1-1,3/0,35-0,9/1,2. Compte tenu des pertes par lessivage, de la mobilisation des réserves
par l'arbre lui-même, la fumure minérale à préconiser pour une oliveraie (400 arbres/ha)
conduite sur un sol pauvre en matière organique " à 1%) et d'un pH voisin de 8 se présente
comme suit:
-jeunes arbres: 20 à 40 kg de fumier, 80 à 100g d'N/arbre et par année d'âge,
60 à 80 g de P20S/arbre et par année d'âge et 80 à 120 g de K20/arbre et par
année d'âge.
-arbres adultes en production: 60 à 80 kg de fumier, 600 à 1500 g d'N par arbre
(5 à 7 kg de sulfate d'ammoniaque), 800 à 1000 g o P2O5 par arbre
(1,8 à 2,2 kg de super triple 45%) et 1000 à 1500 g K20 par arbre
(2 à 3kg de sulfate de potasse).
Irrigation
En dehors des mesures d'évapotranspiration et en l'absence d'appareil de mesure
ou de contrôle (tensiomètres, bac californien), l'expérience personnelle de l'oléiculteur
permet seule, par un compromis permanent entre la nature du sol la densité de plantation
et les variations climatiques, d'apporter les doses nécessaires aux besoins en eau de
l'olivier. Dans certaines zones où les précipi- tations sont de 450 à 650 mm/an, les apports
d'eau en gravitaire sont estimés à 6000 à 8500 m3/ha/an entre Mars et Septembre.
En irrigation localisée et pour une oliveraie de 400 arbres/ha (olive de table),
le volume d'eau apporté est de 3200 m3/ha/an (capillaire d'un débit de 4 l/heure
avec 4 goutteurs/arbre, 8-10 h par irrigation tous d les 3 jours). La durée de
fonctionnement du système d'irrigation est de 5 à 6 mois/an.
Taille
La taille a pour objectifs d'accroître la production, de limiter l'alternance, de freiner
le vieillissement, d'éliminer le bois mort et le bois superflu. On distingue la taille
de forma tion, la taille annuelle d'entretien et de fructification et la taille de régénération.
La taille de formation s'effectue en deux phases: (1) Lorsque l'arbre atteint 1,5 m
de hauteur, on veille à la formation d'un monotronc en éliminant les branches basses
et en conservant la tige centrale et (2) lorsque l'arbre dépasse 1,50 m de hauteur,
on sélectionne un maximum de 5 branches charpentières en éliminant la tige centrale
au dessus du départ d'une charpentière. La taille d'entretien et de fructification a pour
effet d'exposer tout le feuillage à la lumière, de stimuler l'apparition du feuillage jeune
en éliminant le bois épuisé (la feuille est le lieu de synthèse des éléments carbonés
et elle a une durée de vie de 3 ans). Par cette taille aussi, le rapport feuilles/bois
est maintenu le plus élevé possible et l'air doit circuler dans toute la frondaison
sans rencontrer de zones à feuillage trop dense. La taille de régénération s'applique
à des arbres qui ont été abandonnés sans taille ni soins depuis une longue période.
Elle fait apparaître de nouvelles branches et rend la fructification plus accessible
à la cueillette. |
|
|
|
|
Maladies, ravageurs et protection phytosanitaire
Les ravageurs les plus répandues au Maroc sont :
-Les Mouches de l'olive (Dacus oleae) qui pondent des larves dans la pulpe des
fruits et entraînent leur dépréciation. Avant de traiter, il faut effectuer des contrôles
par piégeage dans les gobe-mouche. Le traitement est déclenché dès que la moyenne
des individus capturés est égale à 1 mouche par piège et par jour. Utiliser le Fenthion
(Lebaycid) à 0,5L/100 litres de bouillie.
-La Teigne de l'olivier (prays oleae): Cest un papillon dont les larves dévorent
les organes (, floraux, les amandes des fruits et le parenchyme des feuilles.
Il peut causer de graves dégâts sur la productivité des arbres (grappes florales
desséchées, olives à terre, trouées à la hauteur du pédoncule). Le traitement
doit commencer au début de la floraison (3 à 4% de fleurs ouvertes) et consiste
en une pulvérisation d'une solution de Bacillus thuringiensis (Bactospeine koppert)
50 g/100 l.
-Les autres ravageurs (la cochenille noire de l'olivier (Saissetia oleae), le Psylle
(EuphyluIra olivina), le Neiroun, l'Hylesine, les Pyrales, le Thrips, l'Otiorrhynque ... etc)
sont plus facilement contrôlables.
Les maladies de l'olivier sont :
-L'Œil de paon (Cycloconium oleaginum): tâches arrondies sur feuilles adultes pouvant
entraîner la défoliation de l'arbre.
Lutte: traitement avec une bouillie cuprique en février et novembre.
-La VerticiLiose (Vertidllium dahliae) maladie grave qui affecte les oliveraies
en irrigation pérenne. Une branche ou une charpentière se dessèche brutalement.
Lutte: réduire les irrigations dans les oliveraies en sols lourds; modérer la fertilisation
azotée; proscrire les cultures maraîchères ou oléagineuses en intercalaire.
- La Fumagine: se développe sur les arbres touffus, non taillés.
Lutte: aérer l'arbre par les tailles, bouillie cuprique.
- La Bactériose: (Tuberculose = Pseudomonas syringae pv savastanoi), maladie bactérienne
en progression dans les oliveraies du nord du Maroc où l'humidité de l'air et le gaulage
favorisent sa dissémination. Lutte: contrôle des parcs à bois des pépinières; désinfecter
les outils de taille; éliminer les ramifications atteintes de galles et les brûler; traiter
au cuivre les plaies occasionnées par la taille ou la chute de grêle; éviter le gaulage.
Récolte et conservation
La récolte nécessite de disposer des sacs de cueillettes et d'échelles mobiles légères
pour améliorer la productivité et exécuter une cueillette de qualité. L'utilisation
de filets plastiques étendus sous les arbres évite de salir les olives. Les peignes
de récolte améliorent le rendement des cueilleurs et réduisent les lésions sur les
fruits destinés à la conserve. Suivant le degré de maturité des fruits, ceux-ci sont
classés en:
olives vertes, tournantes, noires et noires ridées.
Le rendement d'un cueilleur sur des arbres portant en moyenne 40 kg de fruits
est de 120 kg/jour 3 arbres/jour). Pour 416 arbres/ha, il faut compter
140 journées ouvrier. Il faut éviter le transport en vrac des olives destinées
à extraction d'huile (échauffement des fruits, lésions donnant une huile de forte acidité).
Utiliser des caisses de faible hauteur.
|
D'après le bulletin mensuel d'information et de liaison du PNTTA - Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural - Royaume du Maroc |
|
|
|
|